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Road to Patagonia
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25 décembre 2011

Viva la Républica ! - J02

Jeudi 4 novembre 2010

     Je ne sais pas pour Mp, mais moi ça va, j'ai plutôt bien dormi. Nous prenons un petit déjeuner copieux sur la terrasse intérieure qui domine la piscine (va falloir que je teste. C’est trop tentant), puis nous retrouvons tout le groupe dans l’espace salon pour le briefing de la journée. XD1_ 002Tout le monde est là en avance… Sauf les suisses, qui sont là … pile à l’heure ! Un coucou planqué dans les bagages, peut-être ? Après avoir déplié une belle carte de l’Argentine pour nous résumer le parcours du voyage, Nico nous fait un point sur le city tour de Buenos Aires que nous allons faire à pieds, avec Gustavo, notre guide local qui parle un excellent français. Puis on insiste lourdement sur la sécurité : pas de passeport, pas de CB, pas de bijoux, accrochez-vous à vos appareils-photos… Il serait pas un peu stressé, Nico ? Il a beau nous avoir fait le même coup à Lima, ça y est, je psychote. Mais bon, il n'a pas tort : ce serait bête de se retrouver en caleçon et sans papiers à Buenos Aires. Surtout le premier jour.

Nous partons donc à pieds en rang par deux, agrippés à nos sacs. Comme finalement il valait quand même mieux prendre nos passeports pour changer de l’argent, avec Mp on a confié notre sésame à Paul et à son super sac photo qui ne s’ouvre que côté dos. Faudra pas le perdre de vue, Paul. Suivant Gustavo comme son ombre, ou comme des patitos (pour la signification de cette sombre blague de professionnel du tourisme, voir un dico d’espagnol), nous nous engageons dans la calle Florida, grande artère piétonne et commerçante qui se donne des airs connus. Certains diront un air de Paris. Ca n'engage qu'eux.

XD1_ 012Si je devais résumer l’effet que m’a fait Buenos Aires, je dirais New York pour l’activité, le bruit incessant, la cohue - encore une ville qui ne dort jamais -, Paris, ou même Montpellier pour l’architecture – du haussmanien, d’accord, mais haussmanien du Sud, avec moins d’ardoise sur les toits et plus de balcons en pierre et fer forgé – et le Caire… pour les trottoirs défoncés qui changent d’aspect devant chaque immeuble.

XD1_ 015Nous faisons une première halte dans la galerie Mitre, un passage qui n’est pas sans rappeler les passages couverts de notre capitale. Saint-Exupéry vécut ici et y écrivit « Vol de nuit ». La petite histoire dit qu’il hébergeait un phoque dans sa baignoire - le mammifère marin, bien sûr ! Qu’alliez-vous imaginer ? -.

Après un arrêt « change », nous arrivons sur la Plaza de Mayo, la place principale de Buenos Aires, avec bien évidemment, sa cathédrale abritant le tombeau de Jose de San Martin, héros national mort en exil à Boulogne sur Mer. Le caveau fait un peu penser à celui de Napoléon aux Invalides, mais en plus petit. Il est gardé  par deux mannequins revêtus d’un bel uniforme de la garde… Ah non ! Oh My God ! Ils ont bougé ! C’est des vrais ! Bon ça va, personne ne m’a vue sursauter, je ne me suis pas rendue ridicule le premier jour.

Pour la cathédrale, il faut en profiter : c’est la seule église que nous visiterons de tout le voyage. Dix minutes d'arrêt !

XD1_ 032Au bout de la place, se dresse la Casa Rosada, le petit nom donné au palais du gouvernement. La place elle-même est coupée en deux par d’immenses barrières. Pour les photos, c’est super nul. Ils n’ont vraiment aucun sens de l’esthétique, ces argentins… Gustavo nous explique qu’il s’agit en fait de barrières anti-émeutes, qui ont été placées lors des grandes manifestations de 2001, quand le pays était en faillite et que les porteños (habitants de Buenos Aires) ont voulu prendre le palais d’assaut. Depuis on les laisse à demeure au cas où, car l’Argentine ne s’est pas encore toute à fait relevée de cette crise ni des suivantes. XD1_ 034Effectivement, vu comme ça, mes histoires de perspective, c’est comme ma vie : on s’en fout un peu.
Au centre de la place, l’obélisque est le lieu de rassemblement des « mères de Mai », ces femmes qui, tous les jeudis après-midi, viennent encore manifester silencieusement en tournant pendant une heure autour de l’obélisque dans l’espoir qu’un jour la lumière sera faite sur leurs enfants disparus sous la dictature. Leur combat est d’ailleurs symbolisé par des foulards blancs peints au sol tout autour de l’obélisque. A côté, se dressent aussi les tentes de vétérans des Malouines qui revendiquent toujours leur pension. Et encore, on ne parlera pas tout de suite des « cartoneres », ou de la disparition des classes moyennes qui descendent dans la case « pauvreté » au fil des crises. Rappelez-moi pourquoi on manifeste, en France, déjà ?

XD1_ 038Après un petit tour dans la station de métro pour admirer les vieilles rames de bois toujours en activité, nous nous dirigeons vers le quartier de San Telmo, ancien centre de la ville, un quartier XD1_ 055agréable et sympathique, aux rues pavées et à l’architecture très européenne. Le mercado San Telmo est un petit bonheur pour les yeux, avec ses étals surchargés de fruits et légumes, et les petites échoppes qui semblent sortir d’un vieux livre.

 

En quittant San Telmo, nous pénétrons dans le quartier beaucoup plus moderne de Puerto Madero : les anciens docks de ce port sur le Rio de Plata ont été réaménagés en appartements, bureaux et restaurants. XD1_ 071LE quartier branché. Nous allons déjeuner au restaurant « Siga la vaca » (suivez la vache) avec l’équipe locale de Viventura. XD1_ 073Et on mange quoi ici ? Ben de la viande ! Ce qui n’est pas pour rassurer notre mascotte Margarita qui préfère noyer ses angoisses dans l’alcool. Le principe : un grand buffet d’entrées, puis passage au grill pour commander les pièces de viande que vous souhaitez et qui seront taillées sur la bête (déjà cuite, bien sûr) devant vous. Derrière les cuistots, d’immenses grills où rôtissent tous types de morceaux, vache, mouton, poulet… Miam !

Après le repas, un bus nous récupère pour nous conduire dans le quartier de la Boca, autre curiosité à ne pas manquer. La Boca, originellement le premier port de la ville, a toujours été le quartier populaire de Buenos Aires, là où débarquaient et s’installaient les vagues successives d’émigrants. C’est aussi là que se dresse le fameux stade de la Bonbonera, qui a vu naître au football le légendaire Maradona. Oui, même moi je sais ça ! … Enfin maintenant, parce que avant d’y mettre les pieds, je connaissais juste Maradona.

XD1_ 095Au sein de la Boca, serpente el Caminito, qui est un peu le Montmartre local, avec ses deux petites rues bordées de maisons de tôle aux couleurs chatoyantes (à l’origine, les habitants, pauvres, utilisaient les restes de peinture des bateaux pour peindre les maisons, XD1_ 092et c’est ce qui a fini par donner son originalité et son charme à ce quartier), ses personnages en carton pâte qui vous interpellent depuis les balcons (regardez bien, et vous y reconnaîtrez sûrement Evita, Maradona ou  Carlos Gardel), ses danseurs de tangos qui vous font une démonstration où vous proposent juste de poser avec vous pour la photo, ses petites cours d’artistes et de boutiques. IXD1_ 100ci est née un jour la Républica de la Boca, comme exista la République de Montmartre. Ici demeure un quartier à l’âme artiste.
Tandis qu’une partie du groupe va visiter la Bonbonera,XD1_ 079 j’en profite  pour y flâner un peu plus avant avec Marylise, Paul et Christiane, même si le « risque pickpocket » m’empêche d’y être tout à fait à mon aise. Pourtant, j’aime bien cette ambiance bohême. Un danseur de tango m’invite même sur son estrade, mais je préfère décliner avant qu’il ne se rende compte que je suis plutôt du genre boulet en danse.

En fin d’après-midi, le bus nous re-dépose à l’hôtel, mais Mp et moi décidons de ressortir acheter des cartes postales.XD1_ 120 Oui, parce que au train où vont les choses, on ne sait pas quand on pourra le faire plus tard. (rappelons que nous ne sommes que le premier jour !) Nous descendons la calle Florida dans l’autre sens et poussons jusqu’à la plaza San Martin (du nom du héros national, souvenez-vous), dans le quartier de Retiro. Finalement, c’est sympa de se balader seules, sans la pression du groupe. Et même sur le problème pickpocket, on est vite plus détendues. Sur le retour, une boutique m’attire irrésistiblement : un magasin de polo, avec vêtements, équipements, et surtout un superbe sac de voyage cuir et toile tissée. Faudra que je revienne.

De retour à l’hôtel, Nico nous fait un rapide briefing de la journée du lendemain, puis nous nous retrouvons tous dans un bar, « El Rigoletto » pour dîner. Les brochettes de mozzarella sont délicieuses, mais le vin… j’ai pourtant pas abusé, mais ça monte vite à la tête. Pour Mp, je ne sais pas si c’est le vin (non, elle a dit qu’elle était alcoolique, maintenant), mais soudain elle réalise… non, c’est pas la salle qui est grande. C’est un miroir, là. Encore heureux qu’elle ne se soit pas mise à compter ! Ceci dit, je ferais mieux de me taire. Moi aussi, j’ai cru que c’était grand…

Bon, c’est pas tout ça, mais j’suis crevée, moi…

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Commentaires
H
B rêve de faire un derby argentin ! LOL<br /> sinon, très bon "suivez la maggie" ! LOL<br /> ROFL pour le coup de la glace !!! <br /> Hug
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