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Road to Patagonia
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7 avril 2013

Terre de glace - J12

Dimanche 14 novembre 2010

     Alors, je ne sais pas si c’est les cachets, mais j’ai sacrément bien dormi, moi. Huit heures. Le petit déjeuner vient d’être annoncé. Pour ma part, je me dirige vers la douche tant bien que mal. Pas évident de mettre un pied devant l’autre et de garder son équilibre avec ce bateau qui bouge.

XD1_ 722Ca y est, je viens de comprendre pourquoi Rimbaud parlait de bateau ivre - je vous l’accorde, voilà une analyse qui n’aurait pas passé le cap du bac de français. De toute façon, ça va se calmer car nous entrons à nouveau dans les canaux. Sur le pont promenade, il fait plutôt bon malgré le temps gris et couvert.
La mer devient d’huile.

Après une nouvelle petite séance de lessive – la technique testée la veille ayant été des plus efficace, autant en profiter – je réussis à m’incruster sur une nouvelle partie de Phase 10 avec les irréductibles. Bon, j’ai encore râté la réunion de présentation de la journée, mais tant pis. De toute façon, Nico ne fait plus la traduction (trop longue, la réunion, sinon). Alors ça a tout de suite moins d’intérêt.

Et la matinée passe, semblable à la précédente. Juste quelques cartes postales à écrire pour l'agrémenter. Le repas de midi sera un peu décalé aujourd’hui à cause de la petite visite au glacier Iceberg. Etant donné le retard que nous avons pris sur l’horaire de navigation, le capitaine a décidé de ne pas faire le détour pour aller voir le Pie XI. Et ça, ça agace fortement certains de nos camarades. Il y a de la rebellion dans l’air. On nous avait promis le Pie XI, on veut voir le Pie XI !

Il faut dire que le Pie XI est l'un des très rares glaciers de la planète à ne pas être en recul. Au contraire, il continue son expansion et est donc identifié comme un glacier "positif".

Oui bon, en même temps, on est quand même sur un ferry et il faut s’en tenir un minimum à l’horaire. On n’est pas à la SNCF, pour se permettre ce genre de chose. :-p Et puis moi, tant que je vois un vrai glacier qui vient se baigner les pieds devant notre étrave, ça me va.

XD1_ 729Nous passons donc l’après-midi dehors, sur le pont, au soleil où il fait plutôt bon. Pourtant, à l’approche du glacier, l’atmosphère se rafraîchit brutalement. Il est là. Ca y est, on va le voir ! Derrière ce promontoire, c’est sûr !

XD1_ 733Allez, encore un effort. Qu’est-ce qu’il est lent, ce bateau ! D’un coup, la couleur de l’eau a changé : de vert sombre, elle est passé à un bleu turquoise laiteux. L’eau de mer est maintenant mélangée avec l’eau douce venant du glacier.

XD1_ 740aJe suis allée me placer à l’avant pour mieux voir l’approche. Evidemment, je ne suis pas seule, et il faut un peu se faufiler pour y voir quelque chose. Au fur et à mesure qu’on approche, on sent de plus en plus le froid qui nous saisit. Et mieux vaut ne pas passer le nez par dessus le bastingage, car là, le vent devient violent. Devant nous, le mur de glace se rapproche et devient de plus en plus impressionnant. Des blocs se détachent régulièrement et s’effondrent dans la mer avec fracas. On distingue de mieux en mieux les crevasses d’un bleu translucide magnifique. De petits icebergs flottent autour de l’étrave du bateau.

Oh ! C’est pas un dauphin, ça ? Y’en a même deux qui font des bonds dans les vagues ! Quoi ? Je suis la seule à les avoir vus ? Même MP me dit que j’ai dû rêver ou confondre. Bon, tant pis.

Et voilà que cinq minutes après, tout le monde se précipite pour voir fugitivement des dauphins. Ah ben, ça me rassure. Je ne suis pas complètement mythomane. M’en fous, je les ai vus la première…

A côté de moi, il y a des suisses, reconnaissables à leur équipement Mammut – oui, parce qu’il faut le savoir, en voyage « nature », le français est en Quechua, le suisse en Mammut et l’allemand en Deuter -, avec qui j’entame la conversation. Elles sont de Suisse allemande et me demandent si je suis suisse aussi, parce que, paraît-il, j’ai l’accent de Suisse Romande. Alors là, c’est un scoop. Non, moi c’est accent South of France avec quelques rappels d’accent parisien. Ou l’inverse. Je sais plus. Vous avez dû confondre avec l’accent français, tout simplement.

XD1_ 755Nous sommes maintenant au plus près que le capitaine ait pu s’approcher sans risque. Le ferry est immobile, face à la muraille de glace. Le spectacle est fantastique. Le capitaine fait mettre à l’eau un zodiac dans lequel prennent place quelques membres d’équipage et Percy, notre animateur. Il va faire quelques photos et repêcher un bloc de glace que nous auront le plaisir de voir ensuite découpé en glaçons pour nos cocktails du soir. Trop la classe !

Une fois le zodiac récupéré, le ferry opère un lent demi-tour pour reprendre sa route initiale. Un apéro et une partie de loup-garous de Tiercelieux plus tard, et on nous annonce l’arrivée à Puerto Eden. Vite, tout le monde sur le pont !

XD1_ 765Puerto Eden est un tout petit port isolé où vivent encore quelques deux cent personnes, principalement de la pêche au crabe. Le ferry est leur seul moyen de ravitaillement. Aussi l’attendent-ils avec impatience. De nombreuses petites barques colorées sont déjà à l’eau et nous entourent. Par beau temps, le capitaine permet aux passagers de débarquer une heure ou deux, en les transbordant sur les barques. Ainsi, ils peuvent visiter et profiter de l’artisanat local. Mais aujourd’hui, nous avons déjà beaucoup de retard. Tout le monde restera donc à bord, excepté les passagers arrivés à destination.

XD1_ 795aLe pont arrière a été abaissé et les bateaux de pêche viennent s’y amarrer le temps d’embarquer et débarquer leurs passagers et le matériel. La manœuvre prend du temps mais est intéressante à suivre. Enfin ça, c’est ce que je croyais, car soudain je me retourne, et plus personne sur le pont ! Il ont tous filé au self ! On ne plaisante pas avec l’appel de l’estomac ! Bon ben, avant qu’il n’y ait plus rien … Au menu ce soir, spaghettis bolognaise et une sorte de flan au chocolat qui bouge tout seul et avec un arrière goût immonde : c’est le deuxième effet kiss cool.

Pour la dernière soirée, nous avons le choix entre :

- Apprendre les nœuds marins (merci j’ai déjà donné. Cinq ans d’encadrement des scouts marins, je crois que je maîtrise « à peu près »).

- La partie de bingo où il faut payer son droit d’entrée.

- Puis une boum pour clôturer le voyage.

Euh… MP, Sylvie, Nico, Michel, Raymond et moi, on a choisi notre camp : une petite partie de Phase 10 avant d’aller dormir ?

 

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Commentaires
C
c'est bon à savoir, car qd tu liras les baleines en Islande, tu comprendras pourquoi j'ai peur maintenant...
C
soit tes cachets sont miraculeux (auquel cas, je veux connaitre la marque !) soit tu n'as pas le mal de mer alors !!<br /> <br /> non mais LOL quoi, t'as pas du tout l'accent suisse !!! <br /> <br /> en tout cas, les repas sur ce ferry, ça me laisse rêveuse !!! <br /> <br /> bisous <br /> <br /> H
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