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Road to Patagonia
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14 avril 2013

Magellan, nous voilà - J13

Lundi 15 novembre 2010

     Réveil à 7h30. Mais je suis tellement bien dans mon nid qu’il va me falloir au bas mot vingt minutes pour émerger. D'autant que c'est notre dernier jour à bord. Aujourd'hui, nous allons frôler les terres sauvages de l'extrême sud et le détroit de Magellan. Bon, on se retrouve au petit déj, hein.

Tiens, MP a rencontré des gens d’Ax les Thermes. Qui en plus ont travaillé avec son père… et dire qu’on est presque au bout du monde. Quand on vous dit qu'il est très petit, ce monde. D'ailleurs, on est presque au bout.

XD1_ 809Qui dit "dernier jour de croisière", dit "refaire les bagages", ce qui ne sera pas une mince affaire, je le pressens. Comme lors de l'installation, ça va être chacune son tour, vu l’exiguïté de la cellule … pardon, de la cabine. Que ça ne nous empêche de faire notre petite partie de Phase 10 quotidienne (non, ce n’est pas DU TOUT de l’addiction). Et entre jeu et bagages, on prend également le temps de contempler le paysage. C'est que nous continuons à descendre au Sud.

XD1_ 829Toujours plus au Sud... Le temps est gris, mais bizarrement pas aussi froid que ce à quoi l'on pourrait s'attendre. La mer est d'huile. Un vrai lac qui reflète les massifs inhospitaliers. C'est quand même beau, la nature sauvage !

Le grand moment du repas de midi est également l’occasion de remplir le petit questionnaire de satisfaction. Que dire ? Dans la globalité globale (Copyright H.), c’est pas trop mal. Mais côté cuisine, comment vous expliquer ça ? Le Chef aux fers à fond de cale ! Offrez-lui « La cuisine pour les nuls ». Ou mieux : engagez donc Cyril Lignac ! Bon, sans aller jusque là - trop compliqué à dire en espagnol -, j’ai quand même un peu salé l’évaluation.

XD1_ 812Dehors, au meilleur de la journée, il fait bon. On pourrait presque tomber les goretex (presque). Et pourtant, nous n’avons jamais été aussi proches du pôle Sud. Il fait 15°C, le vent a abondonné la partie et nous pouvons profiter du paysage extraordinaire. L'Evangelistas s'aventure dans d'étroits chenaux parsemés d’îles minuscules. Dans ce dédale, mieux vaut connaître sa route sur le bout des doigts. Nous frôlons littéralement ces terres abandonnées. Pas un signe de vie à l'horizon, malgré de longs moments à guetter la faune. Nous contournons la Cordillera Sarmiento à quelques miles à peine au nord de l'entrée du détroit de Magellan. Puis nous arrivons enfin en vue de Puerto Natales, notre but.

Celle qui n'a pas vraiment pu profiter de cette fin de voyage, c'est Isa, qui nous a fait une grosse migraine. Elle est allongée dans la cabine depuis un moment déjà et pas trop en état de bouger. Ce qui nous rassure, c’est qu’elle a l’habitude de cette situation. Mais il va quand même falloir s’organiser pour la débarquer. Avec les filles et Nico, on se relaie auprès d’elle dans la cabine, le temps de finir son bagage. Autour de nous, les femmes de ménage s'activent et mettent tout sans dessus-dessous pour refaire les lits de propre, en équilibre sur les couchettes - saluons ici leur efficacité : chapeau, les filles ! - Dans les couloirs aussi, c’est le bazar : tous les bagages sont dehors, les draps sales en tas, attendant d’être emmenés. Il faut dire que le bateau repart ce soir avec de nouveaux passagers. Il n’y a pas de place pour l’à peu près, dans cette belle organisation.

XD1_ 838La manœuvre d’accostage se fait à l’amarre, avec comme de bien entendu, tous les passagers sur le pont pour y assister. Puerto Natales, c’est tout petit. Donc il n’y a pas de « vrai » quai pour accoster. A la place, une rampe métallique posée sur des cubes de béton. Le commandant Flores dirige la manœuvre au talkie walkie, faisant filer ou rajuster les filins, modifier la poussée des moteurs. L’Evangelistas vient s’aligner sans heurt contre la rambarde. Puis le pont arrière est descendu. On commence par sortir les camions qui obstruent le passage, puis il va nous falloir descendre avec nos sacs et valises par la fameuse échelle par laquelle nous sommes arrivés. Avec MP et Sylvie, on a décidé de laisser passer la cohue. D’autant que mon épaule me fait bien souffrir et qu’il va falloir porter le sac à dos. Un des hommes du groupe se charge de la valise d’Isa, puis vient notre tour. Bon, MP elle a triché : elle galérait tellement avec son sac qu’un beau jeune homme l’en a déchargée jusqu’en bas. Mais pourquoi j’ai pris un sac à dos ?????

En sortant par la cale à l’arrière, nous jetons un dernier coup d’œil à notre palace flottant … avant d’être rappelés à l’ordre par l’insoutenable odeur du port. Ca sent le poisson mort, non ? Non, ça sent plutôt les égouts. Nous nous éloignons donc vers les minibus de Nancy qui nous attendent pour nous conduire à la pension (chez Nancy, donc), tandis qu’Isa descend l’escalier en chaise à porteurs.

XD1_ 840L’Hostal Nancy est une petite bicoque très sympathique et accueillante, avec des chambres partout. MP et moi, on a même droit à des chambres individuelles. Comme ça, on va pouvoir se préparer pour le trek sans se marcher dessus. Après nous être installés, nous sommes conviés au rez-de-chaussée pour un briefing sur le trek et ce dont il va falloir se munir en écumant les magasins alentours. Jonathan, de Viventura, m’avait dit que je pourrais laisser des affaires à l’hôtel, mais il avait oublié de préciser qu’elles devaient être enfermées afin d’être transportables, parce que nous, on repassera pas par chez Nancy. Mais bon, ça y est, après avoir bien cogité trois jours, j’ai ma solution logistique : je pars marcher avec mon grand sac à dos, et je mets toutes les affaires qui ne font pas le trek dans la housse de voyage du sac. Comme ça, tout est casé et enfermé, et avec le grand sac, je vais pouvoir porter la tente et le tapis de sol. Par contre, si je veux la porter pendant trois jours, il me faut impérativement du décontractant musculaire, parce que côté épaule, c’est vraiment pas l’extase. Nico, comment on dit « décontractant musculaire » en espagnol ?

- Hola ! Quisiero un relajante muscular, por favor.

Il est bien, le pharmacien. Il a tout de suite compris.

Nous continuons nos petites courses : des sous, une cape de pluie (puisque je n’ai plus de housse imperméable pour le sac à dos), des provisions pour les repas de midi, et nous voilà de retour à la pension pour la distribution du matériel. Nous récupérons chacun une tasse, ainsi qu'une tente pour deux. Pour ce qui est des assiettes, couverts et gamelles, chargement minimum. On a décidé qu’on prendrait les repas dans les gîtes plutôt que de trimballer tout le matériel et les brûleurs. Un pour le café sera amplement suffisant. MP se serait même passée de la tente, préférant dormir au gîte, mais vue l’incertitude concernant les places disponibles, mieux vaut ne pas prendre de risque. Moi ça m’est égal, même si porter la tente ça m’emballe pas plus que ça. Mais finalement, j’arrive à faire un sac bien équilibré et pas trop lourd. La tente est légère, comparé à ce que j’ai connu. Et en plus elle est toute neuve.

Dans les changements de dernières minutes, Isa ne fera pas le trek, suite à ses ennuis du jour. Trop fatiguée. Elle fera la visite de Punta Arenas avec les non marcheurs. Du coup, Sylvie doit se trouver un nouveau colocataire de tente. Pas de panique, Nico veille. En plus elle y gagne : c’est lui qui va porter le tente. Ces filles, elles savent y faire, quand même.

XD1_ 847Ce soir, profitons de notre repas, c’est peut-être le dernier civilisé que nous mangerons avant trois jours. Tout le groupe se retrouve au Maritimo, un restaurant de poissons où nous allons nous régaler de crabe et de ceviche (poisson cru mariné au citron). Puis au lit pas trop tard, car demain les marcheurs se lèvent tôt.

 

 

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Commentaires
C
ah ouais, la taille de la cabine quoi ! mais mon frère ne rentre pas en longueur par exemple !!!<br /> <br /> je me demande si j'ai pas piqué "dans la globalité globale" à FF en plus ! ;)<br /> <br /> H
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