Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Road to Patagonia
Road to Patagonia
Archives
8 janvier 2012

"Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages qui pendent sur tes eaux" - J07

Mardi 9 novembre 2010

     Effectivement, à 6 heures, une voix pas mélodieuse du tout me baragouine un truc pas clair en espagnol à l’autre bout du fil. M’en fout, je vais dormir encore ¼ d’heure. J’ai mis mon téléphone en backup.

En fait, j'ai vraiment pas beaucoup dormi : l'inconvénient de voyager en sac à dos (comprenez "avec" un sac à dos et non pas "dans" un sac à dos), c'est qu'il faut limiter - mais vraiment - les affaires que l'on emporte. J'ai donc profité d'une salle de bain à moi avec chauffage pour me donner un peu d'avance. Mais la lessive, ça va devenir urgent.

Une fois prête, je descends donc au petit déjeuner, pour me retrouver devant un copieux buffet. Je profite donc de l'aubaine, quand soudain, une remarque m'arrive à l'oreille :
- Tu vas être en retard.
Remarque, ma foi fort déplacée, et à ne pas dire à quelqu'un qui n'a pas encore déjeuné ! C'est risqué. Comment ça en retard ?
- Hey ! Sauf que moi, mon sac il est déjà en bas. Tout est plié, rangé, et prêt à partir.
Et toc !  Non mais de quoi je me mêle ? Faut pas me chercher dès le matin, surtout AVANT le petit déjeuner.

Finalement, ne sera pas en retard celle qu'on croit, n'est-ce pas ? Nous finissons par embarquer, bagages compris (quoique, ce fut laborieux), dans un minibus qui nous conduit une fois de plus à l’aéroport. Disons au-revoir pour quelques temps à Buenos Aires, cette fois, nous sommes bel et bien en route pour la Patagonie, Ushuaïa et le bout du monde. Après avoir passé le temps dans un des cafés de l'aéroport doté du wifi - très important, le wifi ! -, nous embarquons pour un vol sans histoires vers la région des lacs et les portes de la Patagonie argentine.

Dans l’avion, c'est "un peu" le bazar. Nous sommes tous séparés et ma place est déjà occupée. Mais comme la dame est normalement sur la place juste de l’autre côté de l’allée, pas de problème, je peux échanger. OK, mon nouveau voisin est du genre envahissant. Alors mine de rien, je pose mon bras sur l’accoudoir pour m’imposer et récupérer un peu d’espace vital - très important ça aussi, l’espace vital, si vous n’aviez pas encore compris -. Et ça marche ! On dirait qu'il a compris qu'il n'était pas seul à bord. Enfin, ça, c'était avant d'avoir atteint l'altitude de croisière. De mon côté, je profite du décollage pour m’assoupir un instant, quand je suis soudain réveillée en sursaut par mon voisin qui est déjà debout et veut passer dans l'allée. C’est qu’il n’attend même pas que je me détache et me lève ! Il me passe carrément par dessus sans ménagement, à ma grande stupéfaction, et à la grande honte - du moins c'est qu'il a semblé - de sa femme qui le lui fait remarquer, au point qu’il va quand même esquisser une syllabe d’excuse. Mouais... toute une éducation à refaire quand même. Et non, je ne me suis pas levée du pied gauche, mais aujourd'hui, c'est un peu le bal des casse-pieds. Une fois revenu à sa place, j'aurai carrément droit au concert sur l’Ipad sans les écouteurs. Sans oublier la copine qui vient discuter et me colle son 95D dans la tête. Y’en a, je vous jure, c’est quand même de vrais boulets !

L’arrivée à Bariloche est stupéfiante : de grandes étendues particulièrement désertiques, sèches et désolées, et à l'horizon, une chaîne de montagnes enneigées, magnifiques. Dehors il fait 12°C. Voilà qui nous change de Buenos Aires et Iguazu. Il est temps d’enfermer les affaires d’été.
XD1_ 391Nous chargeons les bagages dans un 4x4, puis grimpons dans le minibus qui nous conduit jusqu’à San Carlos de Bariloche, petite ville au bord d’un lac avec des faux airs de station des Alpes. Le bus nous dépose sur la place principale, avec vue sur le lac Nahuel Huapi. De là, part la rue principale qui est un régal pour les fans de chocolat et de glaces. Le soleil brille, l'air est agréable. Quelle sensation de vacances ! Saviez-vous que cette région est surnommée la Suisse Argentine ?

XD1_ 378Il est 14 heures. Isa, Sylvie, Mp et moi nous décidons finalement pour un petit restau à la décoration super sympa, du nom de Friends, où Nico nous rejoint bientôt. Puis nous allons digérer avec une petite balade le long du lac de Nahuel Huapi, lac glaciaire qui ne donne guère envie de se baigner, puisqu’il doit être constamment aux alentours de 6°C. Son nom vient d’un mot Mapuche (ethnie indienne) qui signifie « jaguar », ou « île des jaguars ». Ce qui nous entraîne dans une grande discussion avec nos amis suisses, sur le lac de Genève … oups pardon ! Le lac Léman : c'est quoi l'origine de ce nom ?
XD1_ 387Sylvie, ta mission si tu l'acceptes : élucider l’origine du nom du fameux lac franco-suisse. Bon, en fait, Sylvie a beau avoir un super Iphone, il m'aura fallu attendre d'être rentrée pour avoir la réponse :

Léman : éthymologie inconnue, mais nom probablement d’origine celtique, dont les premières traces apparaissent dans des récits grecs et latins : lacus lemanus. On n’est pas plus avancés, mais merci Wikipedia mon ami (qui entre parenthèses, parle aussi de « Lac de Genève »)

A 15h30, nous retrouvons le groupe au bus, sur la place de Bariloche, où nous faisons connaissance avec notre guide pour les trois jours à venir : Ezechiel… Tiens, il a petit air de Stéphane Rousseau, ce jeune homme.
Défi du jour : le prendre en photo histoire d’asseoir nos dires sur le sujet et envoyer la photo aux copines. Pas de problème, avec Mp, nous savons, dans de telles occasions, déployer des trésors d’ingéniosité et de discrétion.

XD1_ 396Le bus nous emmène vers le belvédère du Cerro Campanario où nous montons en télésiège pour admirer le panorama sur les lacs de la région. C’est extraordinaire : des lacs à n'en plus finir, à 360° autour de nous. Des montagnes et des forêts à perte de vue. Le panorama offre une vue imprenable sur le lac Nahuel Huapi, la isla Victoria, la péninsule de Llao Llao, et tous les sommets alentours, jusqu'à San Carlos de Bariloche. C'est paisible, c'est beau... allez, on s'casse ? (oui, je l'avais pas encore faite, celle-là, et pourtant ce ne sont pas les occasions qui ont manqué.)

Tout le monde redescend par le même chemin, puis Ezechiel nous emmène faire une dernière petite balade pour la journée, dans le parc municipal de Llao Llao. Balade qui se révèlera non seulement XD1_ 441superbe, mais également très instructive : l’occasion de découvrir une flore exceptionnelle. Ici, la végétation s’est adaptée au climat, et certains bambous par exemple, ne fleurissent que tous les soixante ans !
Entre les immenses Coihues et les bosquets tourmentés d’Arrayanes, que de pépites pour les photographes ! La vue sur le lac noir que nous finissons par atteindre, est elle aussi enchanteresse. Tout est si calme qu'on resterait bien là. Ca y est, on a trouvé la forêt enchantée. En plus, il fait encore une température tout à fait acceptable, et à 19 heures, il fait encore jour comme à 16. Que demander de plus ? L’apéro, vont dire certains !

Sur le chemin du retour, nous croisons encore quelques aigles patagoniens que les photographes essaient d'amadouer d'un morceau de nourriture pour pouvoir les immortaliser, et passons devant l'entrée de la colonnie Suisse qui comme son nom l'indique, a été fondée par des suisses émigrés en Argentine, dans ce petit coin qui a de quoi leur rappeler leurs Alpes natales. Mais le plus important reste à faire : une indispensable petite halte supermarché pour ravitailler un peu (pour l'apéro). Et inutile de dire qu'on a des pros du ravitaillement, dans le groupe !

Pendant deux nuits, nous allons loger à l’hôtel Mascardi, situé au bord du lac du même nom, au cœur de la forêt et en bordure du Parc National de Nahuel Huapi. Il paraît que l’hôtel a été ouvert juste pour nous car ce n’est pas encore la haute saison.
Nous arrivons alors que le soleil vient de se coucher, et comment dire ... Ca n’aurait pas un faux air de Shinning, ça ?
Seulement dans les têtes un peu impressionnables, car en réalité, un superbe feu accueillant nous attend dans la grande salle entourée de baies vitrées avec vue imprenable sur le lac. De quoi se remettre agréablement de la température qui a bien chuté.
Dans les chambres par contre, il fait, comme qui dirait … froid ! N’ayons pas peur des mots. Et encore, Je ne parle pas de la salle de bain qui est un vrai frigo. Effectivement, on voit qu'ils n'ont rouvert qu'aujourd'hui.
Bon, ne nous attardons pas, l’apéro au vin blanc nous attend (oups ! Ca tourne), suivi d’un excellent repas au vin rouge (et là, c’est pire). Ca devient dur de monter jusqu’à la chambre. Et puis ça fait bizarre de s’endormir sans un bruit autour...

...

... Jack ?

Publicité
Commentaires
H
hum mouais, prendre le télésiège sans les skis, ça doit qd même être plus facile ! lol<br /> <br /> hug
Road to Patagonia
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 3 959
Publicité